Orgasme clitoridien vs orgasme vaginal : deux chemins, un seul organe

Pendant des décennies, le plaisir féminin a été cloisonné, catalogué, et parfois mal compris. L’une des plus grandes confusions réside dans la distinction entre orgasme clitoridien et orgasme vaginal. Mais si ces termes sont couramment utilisés, c’est souvent pour de mauvaises raisons. Alors, décryptons tout ça ensemble – sans tabou, évidemment.

Clitoris externe, clitoris interne… un seul et même organe

On commence par le clitoris, car tout part de là.

Ce que beaucoup appellent "clitoris externe", c’est la petite perle visible au-dessus de l’ouverture du vagin : le gland du clitoris, souvent partiellement recouvert par un capuchon.

Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. En réalité, le clitoris est un organe interne et complet, qui s’étend profondément à l’intérieur du bassin. Il est composé de :

  • Deux bras internes appelés crura, qui s'étendent vers le pubis,

  • Deux bulbes vestibulaires, de chaque côté de l’entrée vaginale,

  • Et le gland, à l’extérieur, là où tout commence souvent.

Ensemble, ces structures forment une sorte de Y inversé, entièrement constitué de tissu érectile, riche en terminaisons nerveuses, et totalement dédié au plaisir.

Pourquoi parle-t-on d’orgasme "clitoridien" vs "vaginal" ?

Historiquement, cette distinction vient d’un certain Sigmund Freud, qui considérait l’orgasme clitoridien comme immature, réservé aux jeunes filles, et l’orgasme vaginal comme plus "mature" ou "complet". Spoiler : c’était une vision sexiste… et fausse.

Aujourd’hui, la science a bien rétabli les faits :

Tous les orgasmes féminins impliquent le clitoris, directement ou indirectement.

Orgasme clitoridien

  • Obtenu par la stimulation directe du gland clitoridien (masturbation, cunnilingus, sextoy…).

  • Sensation souvent plus localisée et plus rapide.

  • Contractions rythmiques intenses, parfois en quelques minutes.

Orgasme vaginal

  • Résulte souvent d’une stimulation indirecte des parties internes du clitoris.

  • En particulier, via la zone dite du "point G", située sur la paroi antérieure du vagin.

  • Ressenti plus profond, diffus, parfois accompagné d’un relâchement émotionnel intense.

Le fameux "point G" : un mythe ? Pas du tout.

Le point G, ou plutôt zone G, n’est pas un point magique isolé. Il se situe à environ 3 à 5 cm de l’entrée vaginale, sur la paroi antérieure, derrière l’os du pubis.

Il est composé de quoi ?

Cette zone contient :

  • des terminaisons nerveuses du clitoris interne (racines et bulbes),

  • les glandes de Skene, proches de l’urètre,

  • un tissu érectile semblable à celui du clitoris externe.

Cette région est sensible car elle est en lien direct avec les structures internes du clitoris, d’où la possibilité d’un orgasme intense lors de sa stimulation.

En clair : ce n’est pas le vagin qui provoque l’orgasme, c’est ce qu’il touche en chemin – c’est-à-dire le clitoris, version interne.

Les glandes de Skene & Bartholin : les grandes oubliées

Glandes de Skene

  • Situées autour de l’urètre, dans la zone du point G.

  • Homologues de la prostate chez la femme.

  • Impliquées dans l’éjaculation féminine 

Glandes de Bartholin

  • Situées à l’entrée du vagin, de chaque côté.

  • Produisent un liquide lubrifiant, notamment lors de l’excitation.

  • Sensibles mais aussi connues en médecine car elles peuvent se boucher, créant des kystes douloureux.

Alors, clitoridien ou vaginal ?

Peu importe le chemin, l’orgasme est clitoridien dans tous les cas. La seule différence, c’est comment on stimule les structures du clitoris.

Terme Type de stimulation Clitoris impliqué ?
Orgasme clitoridien Gland externe (doigts, bouche, sextoy…) Oui, directement
Orgasme vaginal Zone G et paroi vaginale (pénétration, doigts…) Oui, via les racines
Orgasme mixte Les deux en même temps Oui, double effet 

Une infinité de ressentis, une seule vérité

Certaines personnes vivent :

  • Un orgasme rapide, localisé, déclenché en quelques minutes ;

  • Un orgasme profond, plus lent, souvent émotionnellement intense ;

  • Ou encore un orgasme mixtemultipleen cascade

Tous ces ressentis sont valables, uniques, et personnels. Il n’y a pas une bonne manière de jouir, juste celle qui vous convient.

Le clitoris est l’organe central du plaisir féminin. Qu’il soit stimulé à l’extérieur ou de manière plus profonde par le vagin, c’est toujours lui qui orchestre l’orgasme. Le point G, les glandes de Skene et de Bartholin, ne sont pas des mystères, mais des zones riches en connexions avec cet organe fascinant.

Taire les faux mythes, célébrer la réalité du plaisir féminin

Loin des fantasmes, des clichés et des héritages sexistes, la science du plaisir féminin est aujourd’hui bien plus claire que les discours qui l’entourent.

Non, il n’existe pas deux orgasmes "fondamentalement distincts" entre le clitoridien et le vaginal : le clitoris est l’unique chef d’orchestre du plaisir, qu’il soit stimulé de l’extérieur ou de l’intérieur.

Non, le "point G" n’est pas un bouton magique ou un mythe, mais une zone anatomique réelle, où convergent des structures sensibles : bulbes clitoridiens, glandes de Skene, et paroi vaginale.